Gouvernance sans doutemais pas contre ltat d mocratique文档格式.docx

1、 rserver dans ce cadre de jeunes tats tout juste revenus la dmocratie au motif de leurs imperfections et de leur performances discutables. Quatre points sont considrs ici dans cette perspective. En premier lieu, la dmocratisation des tats mergents na certes exerc que des effets limits sur de multipl

2、es plans, et elle sest mme rvle plutt contre-productive en matire dengagement civique de la masse des populations. En deuxime lieu, il demeure pourtant que le progrs conomique, social et politique de ces pays ne peut que se fonder par priorit sur les ressources quils trouvent en eux-mmes, non sur li

3、ntervention invitablement mal accepte de dveloppeurs extrieurs. En troisime lieu et dans ces conditions, il parat non moins clair quun impratif primordial pour ces agents du dehors consiste ne pas mettre ltat plus ou moins en quarantaine, spcialement en dgant lexercice de beaucoup de ses attribution

4、s des ONG ou des entreprises prives perues comme plus fiables que lui. Tout inverse, cest l notre quatrime et dernier point, ces agents doivent au besoin semployer contraindre cet tat remplir de faon convenable ses fonctions normales, en le forant en somme tre vraiment ltat.Les limites du retour de

5、la dmocratieSagissant des dmocratisations observes depuis vingt ans en Amrique latine en particulier, peu importe quelle se soient opes selon des mcanismes divers dans leur dtail : en vertu dun plan dlib des militaires quatoriens ou pruviens uss par le pouvoir et leurs divisions ; sous leffet humili

6、ant de leur dfaite dans la Guerre des Malouines pour leurs collgues argentins ; dans le cadre dune manuvre rate de glissement lectoral vers une dmocratie mise en tutelle par larme au Brsil ; sous la forme dune transition prpare avec mthode et scrupule par son homologue uruguayenne, beaucoup plus mar

7、que que ses voisines par une tradition librale qui lavait toujours convaincue de la ncessit de rejoindre un jour ses casernes ; et, encore, de par lnorme bvue tactique du Gral Pinochet, qui navait pas imagin pouvoir perdre le plbiscite de 1988 destin dans son esprit le maintenir la tte du Chili pour

8、 un mandat supplmentaire. Et, de mme, il nest au fond pas tellement plus important - sur place sinon de loin en Europe - que ces dmocratisations aient obi la logique contestable mais comprhensible de pactes qui, conclus de manire formelle ou informelle entre des dmocrates ralistes et des autoritaire

9、s fatigus, ont tendu garantir pour un temps limpunit de ces derniers ou mme leur rserver un espace quasiment autonome au sein de ltat. Ce ne fut l quune phase initiale, au demeurant dj en voie de rsorption.Ce qui compte avant tout heure actuelle relve dun autre ordre, dans lequel se mlent les aspect

10、s positifs et ngatifs. Du ct positif, il semblerait en particulier que, dans lensemble, les forces armes latino-amricaines - sinon tous les militaires pris individuellement - se sont rsignes restituer pour de bon le pouvoir politique aux civils ; elles ne se sont plus senties en droit de lexercer, e

11、t ont redout accessoirement de devoir grer en leur nom propre le contexte dangereux dune rcession conomique rgionale et mondiale amorce depuis quinze ans. Avec cela, ceux des Latino-Amricains qui avaient pu se reconnatre dans les dictatures militaires ont pour la plupart cess de le faire, de telle s

12、orte que limmense majorit adhre dsormais mocratie ou conoit au minimum quelle na plus dalternative. Ce changement est capital. Il marque le dpassement heureux dune espce de rsignation fataliste, qui faisait que des dizaines ou des centaines de millions de personnes en Amrique latine avaient contempl

13、 les gouvernements dmocratiques antrieurs ceux d prsent comme des rgimes pisodes sans conteste sympathiques, mais aussi passablement dmagogiques. Pire encore, ces rgimes rgulirement mins par leurs outrances qui avaient couru chaque fois chec avaient galement paru appeler de manire non moins rre les

14、remises en ordre martiales, comme dans un cycle sans fin dalternance entre le pouvoir des civils et celui des militaires. Or les Latino-amricains daujourdhui ne partagent plus ce pressentiment de cycle fatal, et sans doute tait-ce damorce de ce changement qui a expliquintensit assez faible des mobil

15、isations populaires au cours des transitions. Les masses ont largement rpudiillusion lyrique qui leur avait caus tant de tort lors de prdentes expriences dmocratiques.Lennui est que sobserve paralllement la face incertaine ou ngative de laffaire. Les nouveaux gouvernements dmocratiques nont pas seul

16、ement prouv beaucoup de difficult lgitimer leur autorit pas encore dmontre par des actions efficaces ; actions qui auraient supposils rsolvent cette quadrature du cercle revenant amliorer les conditions de vie des lecteurs pauvres sans contrevenir en mme temps aux vux des classes moyennes attach la

17、stabilit montaire et conomique. Ils ont d, en effet, affronter ce dfi supplmentaire de ne pas disposer des outils politiques et administratifs qui auraient pu les seconder dans cette tche. Ils ont hrit de lappareil de ltat et de la culture politico-bureaucratique telle quils taient, au fond toujours

18、 dfinissables au regard de cet adage personnaliste pr Getulio Vargas : Aux ennemis, la loi, aux amis, tout. Plus gravement, et quand bien mme ils avaient peine conscience de ce quelle contrevenait de faon absolue aux principes du bon gouvernement dmocratique, nombre des dirigeants soi-disant nouveau

19、x des jeunes dmocraties procdaient eux-mmes de cette culture -demi populiste et -demi-no-mercantiliste selon la formule dHernando de Soto. Dans leur majorit, sils ont plus ou moins compris cette contradiction sur le tard, ils ne lont fait que contre leur gr, en fait sous la pression des plans dajust

20、ement structurel imposs par les grandes agences montaires ou financires internationales. Les rsultats obtenus ont rarement la hauteur de lenjeu au niveau de la rforme de ltat et des coutumes bureaucratiques, judiciaires ou juridiques. Avec cela, ils nont gure mieux rpondu aux espoirs des populations

21、. Ce pitre rsultat continue expliquer la volatilit des majoritlectorales latino-amricaines. chaque lection, celles-ci remettent les compteurs zro. Elles renient leurs prfrences prdentes pour rinvestir les yeux ferms leur confiance dans le hros du jour, en attendant quaprs avoir remis passivement leu

22、r sort entre ses mains elles le rejettent sous lempire daction non moins impulsive et peu informe que celle qui les avait dtourns du hros dchu de la veille.Ceci reprsente en le simplifiant le premier aspect du passif des dmocratisations. De plus, cet aspect inscrit dans une tendance oprer des choix

23、politiques dicts par la frustration affective plutt que par des anticipations raisonnables sur les mrites des programmes et des comptences des des diffrents candidats en lice saccompagne dun dclin prononc des structures associatives volontaires qui staient dveloppes en marge des partis poque des rgi

24、mes militaires. Ces structures se sont vanouies sans que leurs membres apportent de renfort sensible aux formations politiques redevenues lgales dans le contexte dmocratique rtabli. Elles ont en gral disparu au seul profit dun encadrement clientliste ractiv, dONG locales exploitant abusivement leurs

25、 rapports avec les institutions caritatives europennes ou nord-amricaines, voire la limite au bfice de rseaux de la dlinquance mal camoufls en amis des pauvres. Cest au regard de ce mlange denthousiasmes aussitt oublis et de dmobilisation relle profonde que Guillermo ODonnell a parl du rgne gralis e

26、n Amrique latine dune mocratie dgative ; dmocratie qui se situe non seulement aux antipodes de sa version participative re vers 1985, mais qui se rvle aussi incapable de servir daiguillon la rtat comme mergence de valeurs de responsabilit politique communes aux dirigeants et au gros de la population

27、.Les en manque de modestieAbordons maintenant le deuxime point de notre argument, portant sur la n de ne pas assimiler pour autant l un acteur dfinitivement handicap, et par consquent peu fiable par comparaison avec les deux autres acteurs en pleine sant de la gouvernance mondiale reprsents par les organisations internationales ou intergouvernementales et le